< Comprendre la SEP

Le diagnostic

Que vous soyez patient ou aidant, la sclérose en plaques peut impacter votre quo­ti­di­en. Pour mieux com­pren­dre la mal­adie, Lumière sur la SEP met à votre dis­po­si­tion un max­i­mum d’in­for­ma­tions et d’ac­tu­al­ités au sujet de cette pathologie. Voir plus

Comment diagnostiquer la sclérose en plaques ?

Première cause de handicap d’origine non traumatique chez les 25-35 ans, la sclérose en plaques (SEP) est une maladie neuro dégénérative inflammatoire¹. Chaque année, c’est entre 4 000 et 6 000 nouveaux cas de SEP qui sont diagnostiqués en France².

Le problème ? Ce diagnostic demande généralement un peu de temps puisqu’il n’existe pas réellement d’examen spécifique pour diagnostiquer la maladie³. Jusqu'il y a peu de temps, il fallait même des années d’évolution de la maladie avant de pouvoir poser un diagnostic certain⁴. Alors comment savoir si vous êtes concerné·es ?

Les premiers signes et symptômes

Le premier élément pour diagnostiquer la SEP consiste à réaliser un interrogatoire clinique⁴, auprès d’un·e professionnel·le de santé. Celui-ci se base premièrement sur les symptômes dont souffre le·a patient·e qui sont caractéristiques de la SEP ainsi que sur l’historique médical.

Comment commence une SEP ?

La SEP étant le résultat de la destruction de la gaine de myéline par des cellules immunitaires défaillantes, elle engendre des perturbations du système nerveux central². Les premiers symptômes qui apparaissent sont donc liés à des désordres neurologiques.

Parmi ces premiers symptômes, on retrouve, le plus souvent:

  • Des troubles moteurs et des faiblesses musculaires dans les membres, le plus souvent au niveau des membres inférieurs.
    Des troubles sensitifs : fourmillements, sensation de pesanteur, brûlure, engourdissement ou insensibilité.
  • Des troubles de l’équilibre et de la coordination : perte d'équilibre, vertiges, marche instable.
  • Des troubles visuels : douleur derrière l'œil, baisse de la vision, tâches dans le champ visuel, vision double.
  • Une forte fatigue : sensation d’épuisement qui s’apaise généralement après un repos même bref.

Lorsque ces symptômes sont ressentis, ils sont la conséquence de la première poussée clinique de SEP. C’est d’ailleurs la répétition de poussées distinctes à des intervalles variables et entrecoupées de rémissions qui peut permettre de diagnostiquer la SEP.

Le diagnostic de la sclérose en plaques

Interrogatoire et historique médical

La première étape pour poser un diagnostic de SEP consiste à faire le bilan sur l’historique médical de la personne ainsi qu’à réaliser un interrogatoire pour retracer l’évolution des symptômes.

En constatant ces premiers épisodes inflammatoires et en écartant les autres maladies qui pourraient en être à l’origine, le·a professionnel·le de santé va réaliser des examens complémentaires afin de pouvoir poser le diagnostic de SEP.

Attention, l’identification des poussées permet surtout de détecter les formes “récurrente-rémittente” de SEP et non les formes “progressives primaires” qui ne présentent pas de poussées⁴.

Imagerie par résonance magnétique

Une fois l’interrogatoire terminé, une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) est effectuée. Réalisé depuis 1983 pour la SEP, cet examen permet de constater les lésions (ou plaques) causées par la maladie⁴ et leur caractère actif (progression des plaques dans le système nerveux central).

C’est également un outil fondamental pour suivre l’évolution de la SEP car il permet de visualiser les lésions récentes mais aussi les lésions plus anciennes. Des IRM sont donc réalisées régulièrement tout au long du traitement du ou de la patient·e.

Toutefois, il est important de noter que le nombre de lésions observées durant l’IRM n’est pas toujours corrélé avec l’état clinique des patient·e·s. En effet, les lésions peuvent parfois être assez nombreuses sans se traduire par des manifestations cliniques. Pourquoi ? Tout simplement car elles peuvent soit se situer dans des zones “muettes” du cerveau, soit avoir été “réparées”⁴. L’IRM s’avère d’ailleurs plus fiable chez les jeunes adultes que chez les personnes de plus de 50 ans⁴.

Malgré cela, l’IRM constitue une véritable avancée dans la détermination de la SEP : elle a permis d’affiner le processus de détection de la maladie. Pour preuve, dans 80% des cas, le diagnostic peut désormais être établi l’année suivant les premiers symptômes⁶.

IRM cérébrale

Pour diagnostiquer et suivre l’évolution de la SEP, il est d’abord possible de réaliser une IRM cérébrale qui permet de visualiser les lésions présentes dans le cerveau⁷. Elle dure généralement entre 15 et 30 minutes, est indolore et ne présente pas d’effet indésirable.

Pour la réaliser, notamment au début de la maladie pour établir un diagnostic, il faut généralement injecter du gadolinium⁸, un produit de contraste qui opacifie certains éléments du corps et les lésions, pour les rendre visibles sur les images enregistrées pendant l’examen. Ce produit permet aussi de visualiser l’efficacité des traitements contre la SEP.

Tout au long du suivi du ou de la patient·e, il est conseillé de réaliser les IRM dans le même site et avec le même protocole. Pourquoi ? Pour avoir un point de référence et ainsi permettre aux professionnel·les de santé de comparer les différentes IRM, de suivre l’évolution de la SEP et de s’assurer de l’efficacité du traitement.

IRM médullaire⁹

En plus d’une IRM cérébrale, il peut aussi être recommandé d’effectuer une IRM médullaire. Cette IRM se focalise sur la moelle épinière et permet d’en visualiser les lésions. Elle n’est pas obligatoire mais est parfois recommandée pour certain·e·s patient·e·s notamment en cas de symptômes spécifiques ou s’il existe un besoin supplémentaire. Elle peut durer jusqu’à 45 minutes et est généralement réalisée après l’IRM cérébrale pour éviter de réinjecter du gadolinium.

En revanche, il n’est pas forcément indispensable de réaliser des IRM médullaires régulièrement. Elle est souvent prescrite en cas de suspicion de myélopathie (atteinte inflammatoire de la moelle épinière), de symptômes spécifiques ou d’aggravation de la maladie sans modification réelle de l’IRM cérébrale. Enfin, on peut parfois l’utiliser pour s’assurer de l’efficacité d’un traitement de fond.

Pour en savoir plus sur les différences entre IRM cérébrales et médullaires, mais aussi mieux comprendre l’examen en lui-même, son déroulé et comprendre comment les images sont analysées, n’hésitez pas à lire notre article sur le suivi radiologique.

Les examens complémentaires au diagnostic de la SEP

En plus des IRM, d’autres examens peuvent aider à diagnostiquer la SEP et/ou s’assurer de l’absence d’autres maladies.

Parmi eux, on retrouve :

  • l’examen neurologique, pour identifier si des zones du système nerveux central fonctionnent moins bien.
  • les examens ophtalmologiques en cas d’une baisse de l'acuité visuelle qui peut être synonyme de névrite optique (inflammation du nerf optique menant à des troubles de la vision) ou de troubles oculomoteurs.
  • les ponctions lombaires. Elles analysent le liquide céphalorachidien (LCR) pour déterminer la présence de protéines anormales qui peuvent traduire des signes d'inflammation et d’activation immunitaire⁴.
  • les prises de sang qui servent surtout à évincer de potentielles autres maladies durant le diagnostic. Bonne nouvelle, les chercheurs travaillent pour établir un diagnostic individuel de la SEP plus rapide à partir d’une prise de sang !¹⁰

À l’issue de ces différents examens, un suivi par une équipe pluridisciplinaire (neurologue, kinésithérapeute, psychologue, etc.) et différents traitements peuvent être mis en place.

S’il n’existe pas encore de traitement de fond pour guérir la SEP, certains peuvent prévenir l’apparition des poussées, soulager les symptômes de la SEP et surtout retarder l’arrivée d’un handicap définitif. Mais, puisque chaque patient·e ne présente pas les mêmes symptômes, les traitements doivent s’adapter à chaque cas de figure.

Bien sûr, si vous avez des doutes et pensez être concerné·e par la SEP, n’attendez pas et parlez-en à un·e professionnel·le de santé qui pourra vous accompagner.

Sources

¹ Alexia Leprieur,”Sclérose en plaques : la maladie et les avancées thérapeutiques”, Sciences pharmaceutiques, 2019, consulté 06/2022, https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02459204/document#:~:text=La%20scl%C3%A9rose%20en%20plaques%20est,traumatique%20chez%20l'adulte%20jeune.

² Ameli, “Comprendre la Sclérose en plaques”, 25/01/2022, consulté 06/2022 https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/sclerose-en-plaques/comprendre-sclerose-plaques

³ Ameli, “Les symptômes, le diagnostic et les formes de la sclérose en plaques”, 01/03/2022, consulté 06/2022 https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/sclerose-en-plaques/symptomes-diagnostic-formes-maladie

⁴ Fondation Charcot, “Le diagnostic”, 2019, consulté 06/2022, https://www.fondation-charcot.org/fr/livre-sclerose-en-plaque-charcot/sclerose-en-plaques-diagnostic

⁵ Fondation Charcot, “Les symptômes de la SEP”, 2017, consulté 06/2022 https://www.fondation-charcot.org/fr/livre-sclerose-en-plaque-charcot/sclerose-en-plaques-symptomes

⁶ Fondation Charcot, “Le diagnostic précoce de sclérose en plaques : 3 principes”, consulté 06/22, https://www.fondation-charcot.org/fr/bulletins/b41/diagnostic-precoce-de-sclerose-en-plaques

⁷ Ameli, “Comment se déroule une IRM ?”, 03/01/2021, consulté 06/22, https://www.ameli.fr/assure/sante/examen/imagerie-medicale/deroulement-irm

⁸ Notre Sclérose, “À quoi sert l'IRM dans la sclérose en plaques ?”, consulté 06/22, https://www.notresclerose.org/la-sclerose-en-plaques/role-de-l-irm

⁹ Lumière Sur La SEP, “Le suivi radiologique”, consulté 06/22, https://www.lumieresurlasep.fr/le-suivi-radiologique/

¹⁰ Fondation Charcot, “Diagnostic: un indice dans une prise de sang”, consulté 06/22, https://www.fondation-charcot.org/fr/bulletins/45/diagnostic-sclerose-en-plaque-indice-dans-une-prise-de-sang

 

 

M‑FR-00007086–1.0 — Établi en août 2022

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