Que vous soyez patient ou aidant, la sclérose en plaques peut impacter votre quotidien. Pour mieux comprendre la maladie, Lumière sur la SEP met à votre disposition un maximum d’informations et d’actualités au sujet de cette pathologie. Voir plus
Si c’est en 1868 que le neurologue Jean-Martin Charcot décrit pour la première fois la sclérose en plaques, les premières traces de l’apparition de cette maladie remontent au XIVème siècle¹ ! Alors avant de commencer et pour bien comprendre les enjeux de la sclérose en plaques, une petite définition s’impose.
La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire auto-immune qui attaque directement le système nerveux central, c’est-à-dire ce qui est contenu dans la boîte crânienne : le cerveau, les nerfs optiques ainsi que la moelle épinière². Elle se caractérise le plus souvent par des poussées (traduction de l’inflammation et correspondant à l’apparition de troubles).
Concrètement, que se passe-t-il dans votre corps ? À l’origine, c’est votre système immunitaire qui s’attaque par erreur à vos propres cellules et qui détruit la myéline — une gaine autour de vos fibres nerveuses qui joue un rôle dans la bonne conduction du message nerveux. Lorsque cette gaine de myéline est affectée, cela forme des lésions inflammatoires que l’on appelle “plaques” qui perturbent directement les informations transmises par le système nerveux. C’est la raison pour laquelle on les nomme également plaques de démyélinisation³. En d’autres termes, les fibres nerveuses se dégradent et les neurones meurent³. Tout cela entraîne donc des troubles neurologiques variés, allant parfois jusqu'à créer un handicap³.
Jeunes adultes, et surtout jeunes femmes sont les principaux·ales concerné·e·s. En effet, les 3⁄4 des patients sont aujourd’hui des femmes. Mais quels sont les facteurs prédisposants à la SEP ?
La mauvaise nouvelle, c’est qu’actuellement, nous ne connaissons pas les causes exactes de la SEP. Malgré tout, plusieurs facteurs seraient à l’origine de cette maladie.
Le premier facteur serait une prédisposition génétique. Bien que la SEP ne soit pas une maladie héréditaire, la probabilité de contracter la SEP serait plus importante dans des familles déjà touchées par la maladie².
Le deuxième serait d’ordre environnemental.
Enfin, le virus Epstein-Barr qui est responsable de la mononucléose infectieuse, pourrait aussi être l’une des causes de la maladie¹. Ce virus, présent chez environ 90% de la population, affecte pratiquement toutes les personnes atteintes de SEP⁴.
En général, la SEP débute par l’apparition de plaques et de poussées inflammatoires dont il est difficile d’évaluer l’évolution. Il faut garder à l’esprit que les premiers symptômes sont imprévisibles et varient fortement d’un·e patient·e à un·e autre². Ils sont même susceptibles de changer entre deux journées !
Les premiers symptômes peuvent être multiples et se caractérisent souvent par⁵ :
Dans la majorité des cas, ces premiers symptômes disparaissent complètement, c’est la fin de la première poussée. Une autre poussée peut survenir quelques mois ou années après⁶.
Il faut généralement un peu de temps avant de parvenir à poser un diagnostic. Et pour cause : il n’existe pas réellement d’examen spécifique à la SEP⁵.
Comment alors établir un diagnostic ? Il faut qu’un médecin constate et suive l’évolution des symptômes en s’assurant qu’ils traduisent l’existence de lésions dans le système nerveux⁵. Le médecin s’intéressera à l’évolution des symptômes dans l’espace (par exemple un symptôme relevant a priori d’une plaque dans le cerveau et un autre d’une plaque dans la moelle épinière) et dans le temps avec l’apparition de deux épisodes de la maladie (par exemple deux poussées espacées de quelques mois)⁶.
Le médecin retrace également l’historique médical (antécédents médicaux, maladies des membres de la maladie, traitements en cours, etc)
Une fois le premier interrogatoire effectué, le ou la patient·e réalise avec l’équipe médicale⁶ :
À l’issue de la compilation de l’interrogatoire et des différents examens, le diagnostic peut être posé.
Si le diagnostic est avéré, d’autres examens peuvent suivre avant d’établir le traitement — “potentiels évoqués” un test pour mesurer l’activité électrique du cerveau, écho-doppler cardiaque, radiographie pulmonaire, etc.
Avec le temps et l’évolution de la maladie, en plus des premiers signes de la maladie qui peuvent réapparaître et s'intensifier, de nouveaux signaux peuvent survenir⁵ :
Malheureusement, aujourd’hui, il n’existe pas de traitement pour guérir la SEP. Toutefois, des traitements ont été mis au point pour prévenir l’apparition des poussées, soulager les symptômes de la SEP et retarder l’arrivée d’un handicap définitif⁷.
Il en existe différents types⁷ :
N’oubliez pas, à symptômes variables, traitements variables. Puisque les symptômes changent d’un·e patient·e à l’autre, les traitements doivent être adaptés à chacun·e.
Chaque cas est unique, il est donc compliqué de prédire l’évolution de la SEP à court, moyen ou même long terme. Mais l’on peut nommer 3 formes évolutives différentes de la SEP¹ :
Selon l’évolution de la maladie, un handicap moteur peut apparaître plus ou moins rapidement. Heureusement, ce handicap n’est pas systématique pour tous·tes les patient·e·s et varie dans sa nature, son intensité et son délai d’apparition.
La bonne nouvelle, c’est que la recherche médicale internationale s’intéresse beaucoup à la SEP et avance à grands pas ! Plusieurs traitements de fond existent et d’autres pourraient bientôt être commercialisés⁸.
En prime, de nouvelles pistes de recherche, qui consistent notamment, à régénérer la myéline grâce à des cellules souches sont à l’étude³. Affaire à suivre.
Si vous avez des doutes et pensez être concerné·e par la SEP, parlez-en à un·e professionnel·le de santé qui pourra vous accompagner et répondre à vos doutes.
¹ Kumar DR, et al. Jean-Martin Charcot: The Father of Neurology. Clin Med Res. 2011;9:46–9
² Ameli, “Comprendre la Sclérose en plaques”, 25/01/2022, consulté 06/2022 https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/sclerose-en-plaques/comprendre-sclerose-plaques
³ Fondation pour la Recherche Médicale, “Sclérose en plaques : de nouvelles données pour favoriser les mécanismes de réparation de la myéline”, 1/04/2019 https://www.frm.org/recherches-maladies-neurologiques/sclerose-en-plaques/sclerose-en-plaques-de-nouvelles-donnees-pour-favoriser-les-mecanismes-de-reparation-de-la-myeline
⁴ Guan Y, et al. The role of Epstein-Barr virus in multiple sclerosis: from molecular pathophysiology to in vivo imaging. Neural Regen Res. 2019;14:373–86
⁵ Fondation Charcot, “Les symptômes de la SEP”, 2017, consulté 06/2022 https://www.fondation-charcot.org/fr/livre-sclerose-en-plaque-charcot/sclerose-en-plaques-symptomes
⁶ Ameli, “Les symptômes, le diagnostic et les formes de la sclérose en plaques”, 01/03/2022, consulté 06/2022 https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/sclerose-en-plaques/symptomes-diagnostic-formes-maladie
⁷ Ameli, “Le traitement de la sclérose en plaques”, 01/03/2022 https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/sclerose-en-plaques/traitement
⁸ Ligue française contre la sclérose en plaques, “Traitements contre la SEP”, consulté 06/2022 http://www.ligue-sclerose.fr/La-SEP/Traitements-contre-la-SEP
M‑FR-00007049–1.0 — Établi en août 2022