Plus de 130 000 Français1 sont affectés par la sclérose en plaques. Vous êtes donc nombreux à vous poser la question des conditions de travail à adapter, du métier à exercer, de la reconversion à considérer ou de la formation à laquelle s’inscrire. Voici quelques pistes pour vivre ces trajectoires le plus sereinement possible.
La vie professionnelle occupe une place importante dans notre quotidien. Le sens que l’on trouve au travail, l’énergie que l’on donne, l’impact sur la vie privée et sur la santé sont des sujets auxquels nous consacrons de plus en plus d’importance. D’autant plus quand une maladie neurologique, chronique et neurodégénérative comme la sclérose en plaques nous pousse à écouter à la fois notre corps et nos aspirations professionnelles.
Maladie du jeune adulte, la SEP est diagnostiquée dans 70 % des cas entre 25 et 35 ans1. Ces tranches d’âge sont, en règle générale, celles des premiers pas dans la vie active et de l’évolution professionnelle. Même si bien sûr il n’y a pas de moment pour reconsidérer sa carrière, changer d’équipe, de métier et continuer de se former. Aucune raison d’agir seul(e) dans ces moments de transition ! Mais alors, comment bénéficier d’un accompagnement pour être guidé(e) dans vos choix de carrière ?
RQTH, aides à la formation et au maintien professionnel
En fonction du nombre, de la localisation et de la gravité des lésions situées au niveau du cerveau ou de la moelle épinière, la sclérose en plaques va induire différentes formes de limitations entraînant différents degrés de handicaps. Afin de favoriser le bien-être, des aménagements de travail ou des réorientations professionnelles peuvent être envisagés au cas par cas après le diagnostic d’une SEP.
Si vous ou l’un de vos proches êtes concerné(e), sachez que le site www.monparcourshandicap.gouv.fr vous informe sur les aides et les prestations sociales liées à l’insertion professionnelle dans le cadre d’un stage, d’une formation en alternance ou d’un emploi, mais également sur la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH). Cette dernière facilite notamment l’accès aux emplois de la fonction publique sans concours (en qualité d’agent contractuel).
Voici la liste des interlocuteurs² vers lesquels vous tourner :
- France Travail : un accompagnement pour tous les demandeurs d’emploi ;
- Les Cap emploi : un suivi par des conseillers pour accompagner votre projet professionnel ;
- L’Association pour l’emploi des cadres (Apec) : un soutien pour définir votre projet et recenser les offres d’emploi si vous avez une licence ou un master en poche ;
- La mission locale : une aide si vous avez entre 16 et 25 ans, à trouver un métier, un contrat, à rédiger votre CV et votre lettre de motivation ;
- L’assistant(e) social(e) : un(e) spécialiste de l’insertion sociale et professionnelle disponible si vous souhaitez avoir des informations sur les aides possibles pour intégrer un nouveau poste ou vous reformer ;
- Le référent handicap³ de votre entreprise si vous travaillez mais que vous souhaitez changer de conditions de travail. Ce professionnel participe au recrutement, au maintien dans l’emploi, à l’accompagnement, à l’orientation des salariés vers les structures de référence, la reconnaissance des statuts.
Des pistes pour se requalifier
Si vous travaillez pour une entreprise mais que vous souhaitez changer de poste après un arrêt de travail, voire vous reconvertir, plusieurs solutions s’offrent à vous pour vous lancer dans différentes expériences :
- Un essai encadré4. D’une durée de 14 jours (renouvelable une fois), cet essai avant le retour à l’emploi peut s’effectuer dans votre entreprise ou dans une autre entreprise qui pourrait vous embaucher par la suite. L’objectif est d’observer vos capacités et vos ressentis pour adapter vos conditions de travail. Votre principal interlocuteur pour en bénéficier et vous guider est le service social de l’Assurance maladie.
- Une convention de rééducation professionnelle (CRPE)5 : des formations en interne ou en externe pour vous aider à vous réadapter et à vous former afin de changer de poste voire de profession. Cette convention à durée déterminée court sur 18 mois maximum avec une rémunération correspondant au montant des indemnités journalières versées par la caisse d’Assurance Maladie et un complément versé par votre employeur. Il peut s’effectuer dans votre entreprise actuelle ou au sein d’une nouvelle entreprise.
Pour ces deux dispositifs, vos référents sont le médecin du travail et votre organisme de placement spécialisé.
- Une formation qualifiante peut aussi être une bonne idée, en bénéficiant de l’aide à la formation dans le cadre du parcours vers l’emploi6, si vous êtes bénéficiaire de la RQTH. En cas de formation supérieure à 40 heures, vous n’avez pas l’obligation d’être inscrit(e) à France Travail pour bénéficier de cette aide. C’est en revanche le cas si votre formation dure moins de 40 heures. Comment en bénéficier ? En déposant un dossier auprès de l’antenne Agefiph de votre région.
- L’aide aux déplacements en compensation du handicap7 couvrant les frais de transport du domicile au lieu de travail, mais aussi les équipements liés à votre handicap (aménagement de véhicule, transport adapté).
- L’aide humaine en compensation du handicap8 et l’aide technique en compensation du handicap9 pour financer l’accompagnement d’une part, et le matériel essentiel à votre autonomie au travail d’autre part ;
- L’aide liée à la reconnaissance de la lourdeur du handicap (RLH)10 permettant de compenser les coûts liés à votre handicap si vous êtes non salarié.
SEP et travail : vous faire accompagner par des soignants
En parallèle de ces dispositifs vous pouvez aussi vous faire accompagner. Votre métier vous convient-il encore malgré les symptômes qui sont les vôtres au quotidien ? Serait-ce le moment de demander à votre direction de considérer votre situation pour bénéficier d’aménagements ? Vous connaissez la réponse à ces questions si vous sentez que la fatigue vous impose de nombreux arrêts de travail, si vous peinez à remplir vos missions sur le plan physique (épuisement, vertiges…), psychologiques (passages dépressifs, stress accru…) ou organisationnel (déplacements, consultations, traitements…).
Mais qui consulter ?
- Un neuropsychologue spécialisé dans l’évaluation des troubles cognitifs et comportementaux liés à la SEP notamment. Ce professionnel peut aussi vous guider vers des stratégies pour éviter les difficultés éprouvées au quotidien et vous apprendre à vous débrouiller autrement face à des tâches de mémorisation, ou de prise de parole par exemple. Les neuropsychologues formés à la psychothérapie peuvent aussi vous aider à accepter votre nouvelle vie professionnelle si jamais certains changements venaient à vous perturber. En effet, quand la maladie se fait une place dans votre quotidien, il va souvent falloir apprendre à faire avec et souvent autrement, apprendre à s’écouter davantage, adopter un autre rythme, un seuil de contrainte moindre, apprendre à dire non quand vous sentez que le travail vous éprouve trop.
- Un psychologue (ou un psychiatre) spécialisé dans l’écoute de vos ressentis, émotions, points de blocage et interrogations pour ne pas évoluer seul dans votre quotidien lorsque la sclérose en plaques vous prend de l’énergie et vous coûte en charge mentale.
- Un médecin du travail pour évaluer entre vos conditions de travail, l’impact sur votre santé et vos ressentis au quotidien. Il peut adresser des préconisations à votre employeur pour favoriser votre maintien dans l’emploi, et mettre en place un accompagnement si vous êtes amené(e) à suivre une formation.
- Votre équipe médicale de référence : le neurologue, l’ophtalmologue, le médecin de réadaptation fonctionnelle, le kinésithérapeute, l’ergothérapeute. Tous sont présents pour accompagner votre prise de décision. Ensemble, vous pouvez lister les contraintes de votre poste actuel, les freins à votre bien-être et les solutions pour adapter vos missions et vos conditions de travail à votre quotidien avec la SEP. C’est notamment le cas lorsque le port de charge, les trajets ou encore les horaires vont venir accentuer des symptômes déjà bien présents dans la vie de tous les jours et qu’il faudra donc mieux éviter à l’avenir.
Sources
- Arsep Fondation. Qu’est-ce que la sclérose en plaques, qui est concerné ? Consulté en septembre 2024. Disponible : https://www.arsep.org/fr/168‑d%C3%A9finition-et-chiffres.html
- Monparcourshandicap.com. Quels sont les interlocuteurs pour votre vie professionnelle ? Consulté en septembre 2024. Disponible : https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/etudes-superieures/quels-sont-les-interlocuteurs-pour-votre-vie-professionnelle
- Agefiph. Référent handicap en entreprise : de l’obligation à l’action ! Consulté en septembre 2024. Disponible : https://www.agefiph.fr/sites/default/files/medias/fichiers/2021–04/AGEFIPH_FICHE_RRH-Referent-handicap-en-entreprise.pdf
- Ameli.fr. L’essai encadré : testez les capacités de votre salarié à reprendre son poste. Consulté en septembre 2024. Disponible : https://www.ameli.fr/loire-atlantique/entreprise/vos-salaries/retour-emploi/essai-encadre
- travail-emploi.gouv.fr. La convention de rééducation professionnelle en entreprise (CRPE). Consulté en novembre 2024. Disponible : https://travail-emploi.gouv.fr/la-convention-de-reeducation-professionnelle-en-entreprise-crpe
- Monparcourshandicap.com. Aide à la formation dans le cadre du parcours vers l’emploi. Consulté en septembre 2024. Disponible: https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/formation-professionnelle/aide-la-formation-dans-le-cadre-du-parcours-vers-lemploi
- Monparcourshandicap.com. Aide aux déplacements en compensation du handicap. Consulté en septembre 2024. Disponible : https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/formation-professionnelle/aide-aux-deplacements-en-compensation-du-handicap
- Monparcourshandicap.com. L’aide humaine en compensation du handicap. Consulté en septembre 2024. Disponible : https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/formation-professionnelle/aide-humaine-en-compensation-du-handicap
- Monparcourshandicap.com. L’aide technique en compensation du handicap. Consulté en septembre 2024. Disponible : https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/formation-professionnelle/aide-technique-en-compensation-du-handicap
- Monparcourshandicap.com. L’aide liée à la reconnaissance de la lourdeur du handicap (RLH). Consulté en septembre 2024. Disponible : https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/emploi/aide-liee-la-reconnaissance-de-la-lourdeur-du-handicap-rlh
M‑FR-00012568–1.0 — Établi en décembre 2024