SEP : les alliés pour booster vos ressources cognitives

Par­mi les symp­tômes de la SEP, les trou­bles cog­ni­tifs pèsent sur l’efficacité au tra­vail ou sur la flu­id­ité des rela­tions sociales. Com­ment garder sa vivac­ité d’esprit lorsque la mal­adie empêche de rester concentré(e) et réactif ?

Comme le pré­cise le Pr Bruno Bro­chet, médecin neu­ro­logue au CHU de Bordeaux[1], le cir­cuit « impli­quant le cervelet, le thal­a­mus et le cor­tex sem­ble » influer sur « la vitesse de traite­ment de l’information ». Autour des fibres nerveuses, la gaine de myé­line frag­ilisée ne per­met pas une bonne con­duc­tion de l’influx nerveux. L’atteinte de l’hypothalamus per­turbe, elle, le proces­sus de mémorisation[2]. 

Quid de la rééducation cognitive ?

Au quo­ti­di­en, le cerveau met en place des mécan­ismes de com­pen­sa­tion. Mais en fonc­tion de l’intensité des tâch­es cog­ni­tives, de l’impact d’une fatigue par­fois accrue, d’une anx­iété sou­vent prég­nante, ces derniers peu­vent ne pas suf­fire. Heureuse­ment, il existe des solu­tions pour stim­uler le cerveau :

Les pro­grammes de réé­d­u­ca­tion (réadap­ta­tion) cog­ni­tive[3] faisant appel à la plas­tic­ité cérébrale. Ces derniers don­nent les clés de straté­gies de mémori­sa­tion amélio­rant l’encodage de nou­velles don­nées (répéti­tion, visu­al­i­sa­tion de l’information), à l’oral, à l’écrit ou par l’imagerie men­tale con­sis­tant à visu­alis­er ce qui doit être retenu. Des solu­tions vien­nent ren­forcer la mémoire de tra­vail, essen­tielle pour accom­plir une tâche pro­fes­sion­nelle. Mais aus­si pour rester connecté(e) à une dis­cus­sion de groupe sans avoir l’impression de décrocher des pris­es de parole ou de per­dre pied lors de change­ments de sujets. Des exem­ples ? Appren­dre à utilis­er des doc­u­ments types à com­pléter en fonc­tion de chaque tâche, adopter le réflexe d’employer des syn­onymes si vous ne trou­vez pas vos mots en essayant de ne pas se focalis­er sur ceux qui restent sur le bout de la langue ;

Au quo­ti­di­en, une organ­i­sa­tion par­ti­c­ulière aide à plan­i­fi­er sa journée, sa semaine, ses vacances. Com­ment ? En notant ses objec­tifs sur une feuille de papi­er, en détail­lant toutes les étapes néces­saires à la réal­i­sa­tion de chaque activ­ité à venir, en util­isant un agen­da élec­tron­ique en ligne pour avoir une vue sur votre plan­ning. Les bien­faits ? Struc­tur­er son men­tal pour réalis­er dans une suite logique tous les gestes, se ras­sur­er, garder le fil en cas de petit décrochage cog­ni­tif. Selon Françoise Reuter, psy­cho­logue au CHU Mar­seille, l’objectif est de « se main­tenir dans la réal­i­sa­tion d’un but » en essayant de finir une tâche même min­ime avant d’en entamer une autre. Enfin, lim­itez les dis­trac­tions quand la con­cen­tra­tion est au pro­gramme et ne pas hésiter à prévenir les autres du besoin de calme.

Ces tech­niques con­tribuent à avoir davan­tage con­fi­ance en ses pro­pres ressources cog­ni­tives. Le neu­ro­logue devra par ailleurs établir l’origine de trou­bles cog­ni­tifs : sont-ils asso­ciés à la SEP en elle-même, ou à une dépres­sion par exem­ple ? En fonc­tion, le patient béné­ficiera d’une prise en charge adap­tée et gag­n­era en qual­ité de vie.

Pour aller plus loin, cliquez sur ce lien et con­sul­tez la page 11, « Trucs et Astuces ». 

Sources :

  • Pr Bruno Bro­chet. Trou­bles cog­ni­tifs de la sclérose en plaques : vers une meilleure com­préhen­sion de leur phys­iopatholo­gie Cog­ni­tive impair­ment in mul­ti­ple scle­ro­sis: toward a bet­ter under­stand­ing of its mech­a­nisms. La let­tre du neu­ro­logue, Vol. XXV — n° 4 — avril 2021, https://www.edimark.fr/Front/frontpost/getfiles/30861.pdf


[1] Neu­ro­cen­tre Magendie, Inserm U1215, uni­ver­sité de Bordeaux

[2] Dans la SEP, les trou­bles de la mémori­sa­tion font le plus sou­vent référence à une dif­fi­culté impor­tante à retenir une infor­ma­tion récem­ment lue ou con­sultée, ou encore à la mémoire de tra­vail. Et non à des per­tur­ba­tions dans les sou­venirs de la vie passée comme cela est sou­vent décrit dans les patholo­gies neu­rodégénéra­tives que sont la mal­adie d’Alzheimer et la mal­adie de Parkinson

[3] Réal­isés par des neu­ro­logues, des infir­miers, des psychologues/neuropsychologues, des assis­tants soci­aux, des kinésithérapeutes

Crédit Pho­to : Cristi­na Con­ti / shutterstock.com

M‑FR-00004836–1.0 — Établi en juil­let 2021

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