Caractérisée par une multitude de troubles dont la nature, l’intensité et la fréquence varient selon les patients, la sclérose en plaques (SEP) est une pathologie parfois difficile à diagnostiquer. La prise en charge de cette pathologie s’en retrouve malheureusement parfois retardée. Le témoignage d’Amandine.
« C’est dans votre tête »
En 2010, Amandine consulte pour la première fois pour des « engourdissements et fourmillements partout dans le corps, des paresthésies*, en permanence depuis trois mois». Elle sort de cette consultation avec une simple prescription de magnésium, en effet, comme le dit Amandine « quand vous êtes une jeune femme et déclarez des symptômes, les soignants peuvent associer cela au stress ». Amandine, alors âgée de 15 ans, préparait son bac de français, source de stress pour de nombreux étudiants.
Malheureusement, dans les mois suivants, la paresthésie de la main gauche a perduré. « J’avais aussi des douleurs violentes dans le ventre, des pics de fièvre ». En réalisant différents examens (prises de sang, bilans urinaires, échographies…), aucune explication n’a été donnée. « On m’a laissé entendre que je n’avais rien, que c’était dans ma tête », se rappelle Amandine.
« Ne pas se sentir prise au sérieux »
Puis au fil des années, les équipes soignantes (médecin traitant, gastro-entérologue, neurologue) ont suspecté de l’anxiété chronique ou encore une maladie de Crohn. Mais aucun de ces troubles ne se sont confirmés. A force de ne trouver aucune réponse à sa douleur, Amandine a fini par « perdre 10 kilos et développer des symptômes dépressifs ».
La SEP est ensuite restée silencieuse pendant 3 ans. « Il a fallu que ma grande sœur déclare elle aussi une SEP, et que son diagnostic soit posé, pour que les médecins commencent à évoquer l’idée de me faire passer une IRM », raconte Amandine. « L’examen révélait bien des tâches sur la moelle épinière. La SEP a été envisagée mais les médecins ne me l’ont pas confirmé », se rappelle Amandine. « J’ai donc consulté une neurologue qui m’a bien confirmée qu’il devait s‘agir d’une SEP, sans que cela soit certain, et elle m’a prescrit des IRM tous les 3 mois pour observer l’évolution. »
Deux ans après « elle m’a mise sous traitement et m’a confirmée que je souffrais bien d’une SEP ».
Au travers de son témoignage Amandine retient de son errance diagnostique l’importance d’une bonne communication entre le médecin et le patient pour diagnostiquer rapidement et avoir une bonne prise en charge : « être en confiance avec son neurologue pour pouvoir se livrer sur ses ressentis et ses symptômes, c’est précieux. ».
Depuis 2010, les critères de diagnostic de la sclérose en plaques ont évolué au fil du temps. L’incorporation croissante d’évaluations paracliniques, notamment l’imagerie, associée aux symptômes, a permis un meilleur diagnostic permettant ainsi une meilleure prise en charge1.
Sources :
*Les paresthésies sont des sensations de fourmillement parfois associées à des brûlures, de picotements ou de froid
[1] AJ Thompson Diagnosis of multiple sclerosis: 2017 revisions of the McDonald criteria Lancet Neurology 2018 fev — doi: 10.1016/S1474-4422(17)30470–2 https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/29275977/
M‑FR-00006482–1.0 ‑Établi en mai 2022
qu'en pensez vous ?
Nénette.jo
24/05/2022Moi, diagnostiquée en 1985, SEP non évolutive, depuis début 2021, pertes d'équilibre, accouphenes, grosse fatigue et fourmillements dans les mains ; mon médecin me fait faire un IRM et l'envoi chez une neurologue, celle ci me dit au bout d'un quart d'heure qu'elle a des doutes et qu'à l'époque (1985) ils n'avaient pas les mêmes moyens pour les diagnostics des maladies. Là, je tombe denue !!! Non mais n'importe quoi !!! Elle me dit également que les personnes atteintes de sep n'avaient pas de souffrances physiques ? . J'attends mon deuxième IRM, médullaire cette fois et un prochain rdv chez un rhumatologue . je suis dégoûtée de tout ça.
Anckaert Christine
25/05/2022C'est pas dans la tête c'est bien réel mais quand sa ne se voit pas trop ont nous crois pas très dur pour le moral!!!
Christine anckaert
25/05/2022Ils faut avoir la maladie pour savoir les autres ne savent rien bon courage.
Annie
26/05/2022J'ai une tête depuis 34 ans elle est arrivée j'avais 27 ans le diagnostic a été posé en 3 semaines IRM pl et neurologue très à l'écoute traitement de solupred en perfusion pendant 5 jours 5 jours et ceci plusieurs fois dans l'année maintenant elle est évolutive je ne marche plus du mal à utiliser mes mains et toujours cette très grande fatigue qui est là auquel nous ne pouvons pas lutter bon courage
Cat64
17/12/2022Je suis exactement dans la même situation que vous ... on est prisonnière de ce corps qui se dégrade et on a du mal à se projeter je me sens terriblement
seule et n'ai parfois plus envie de vivre