Catherine, 62 ans
A 62 ans, Catherine est fraîchement retraitée après une vie professionnelle bien remplie en tant que secrétaire d’accueil et auxiliaire de vie scolaire. Diagnostiquée SEP depuis 2001 et très engagée auprès de son association SEP Un Plus, cette femme désire retrouver sa première passion, l’équitation, et la faire découvrir aux autres.
Comment avez-vous géré l’annonce du diagnostic de votre sclérose en plaques ?
Catherine : J’étais effondrée, totalement perdue. J’avais 44 ans, en instance de divorce avec 5 enfants et je ne travaillais pas. J’ai dû tout gérer en même temps et cela m’a pris 5 longues années. Je ne savais pas si je voulais leur cacher ma maladie ou l’affronter avec eux. Je craignais d’être souvent hospitalisée, donc j’ai préféré leur dire la vérité.
Pouvez-vous nous décrire votre défi ?
C : Lorsque j’étais petite, j’avais l’occasion de monter à cheval 2 à 3 fois par semaine. J’ai toujours beaucoup aimé les chevaux. Malheureusement, avec le mariage, les enfants, je ne pouvais plus monter… Je pensais depuis quelques temps à l’équithérapie. Mais il fallait trouver la bonne personne pour ces séances et le financement pour, surtout que je voulais aussi en faire bénéficier les adhérents de mon association “Sep un plus”. Nous avons donc travaillé sur ce projet depuis une année. Avec de la persévérance, nous avons réussi à former 3 groupes de 3 malades, à raison d’une séance de 45 min par mois pour chaque groupe !
Qu’est-ce qui vous a donné envie de réaliser cette expérience ?
C : Cette expérience, je la voulais pour faire prendre conscience à chaque malade que la vie ne s’arrête pas à cause d’une maladie insidieuse et sournoise, pour ressentir la fierté de voir que rien n’est impossible. Continuer à faire du sport en groupe, cela paraissait plus simple pour nous : on se motive mutuellement et on s’encourage les uns les autres.
En quoi consistent ces séances d’équithérapie ?
C : La première séance a eu lieu cette semaine avec le premier groupe. Les 20 premières minutes, les futures cavalières ont brossé, scellé le cheval avec l’aide des professionnels, puis elles ont enchainé avec 20 minutes de monte. C’était formidable de voir la joie dans leurs yeux ! Moi, j’étais présente en tant que photographe pour cette fois. J’avoue que j’étais un peu angoissée, je me posais beaucoup de questions. Mais ’avais oublié à quel point je me sentais bien en présence de chevaux. J’attends donc avec beaucoup d’impatience ma séance mercredi prochain.
Faut-il une bonne préparation physique en amont ?
C : Non, pas plus que cela. Les professionnels sont toujours présents à nos côtés, ils sont là pour nous aider à monter sur le cheval.
Où avez-vous trouvé les financements pour ce projet ?
C : Grâce à des opérations « paquets-cadeaux » deux mois avant Noël avec les malades, les aidants et des bénévoles, ou encore grâce à un projet Loto. Nous avons aussi eu un don d’une association sportive qui avait fait un projet pour aider les malades de sclérose en plaques. Nous réfléchissons toujours à d’autres possibilités.
Quel sont les moments les plus durs et les plus magnifiques que vous retenez de ces journées ?
C : Accompagner les malades qui n’étaient jamais monté sur un cheval a été un plaisir. Les soutenir dans leurs efforts me donnait la sensation d’accomplir quelque chose de bien. Voir la joie et la fierté dans leurs yeux était une belle récompense, après avoir bataillé pour arriver à mettre en place ces groupes.
J’avoue que j’étais un peu angoissée en allant à cette 1ère séance, je me posais beaucoup de questions : pourrais-je monter sur le cheval ? Comment ? Mais dès que j’ai pris le cheval pour le préparer à la séance, je suis devenue sereine, son calme me rassurait. Grâce à un escalier adapté pour les personnes à mobilité réduite, la monte est bien facilitée. J’ai retrouvé des sensations lointaines, oubliées.
Le sport est-il important pour surmonter la SEP ?
C : Oui, sans aucun doute. Nous, nous sommes tournés vers l’équithérapie, car le cheval a une sensibilité que nous recherchions. Il nous a permis de reprendre confiance en nous et de nous redonner le goût de l’effort : chaque vendredi est un jour avec une belle motivation pour avancer.
Quel conseil donneriez-vous à ceux qui n’osent pas réaliser ce genre d’expérience sportive ?
C : Sans la sclérose en plaques, je ne pense pas que j’aurais refait de l’équitation. A la base, c’était juste un beau souvenir de jeunesse.
Allez‑y, vous y retrouverez un goût de vivre, des émotions que l’on croyait oubliées ! Une liberté de pouvoir se promener autrement dans la nature.
Pour en savoir plus sur les activités de l’association SEP Un Plus en Côte d’Or, rendez-vous sur le site : www.sepunplus.fr
M‑FR-00010245–1.0 — Établi en février 2024
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