Comment s’organiser dans le quotidien quand la SEP s’invite dans la famille ? Gérer la fatigue, communiquer avec les enfants, solliciter l’aide des proches : voici les trois ingrédients convoqués par Alizée, jeune maman de deux filles en classe de CE2 et de 6ème.
« Quand j’ai appris ma SEP, ma deuxième fille fêtait ses 1 ans », témoigne Alizée. Très rapidement, la jeune femme a dû composer avec l’un des principaux symptômes de cette maladie : la fatigue1. « Pendant les deux années suivant mon diagnostic, la priorité était que mon traitement se stabilise, et de trouver de nouveaux repères dans mon quotidien de jeune maman. »
La SEP : « un peu mon 3ème enfant »
Secrétaire médicale à temps plein, Alizée a ensuite fait le choix du temps partiel et obtenu la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé2 (RQTH)*. Le tout combiné aux possibilités d’aménagements professionnels liés à la Covid-19. « Aujourd’hui, je suis à 60% et exclusivement en télétravail, ce qui me permet d’avoir plus de temps de repos et de disponibilité pour mes filles ».
Un aménagement du temps et des conditions de travail « dont je ne pourrai plus me passer aujourd’hui, et encore moins depuis que j’ai divorcé ». La garde alternée permet certes la répartition des tâches et laisse du temps libre à Alizée. « Surtout que l’on s’entend très bien avec mon ancien conjoint et il est très disponible pour me donner des coups de main même sur mes jours de garde. Mais à la maison, la SEP est un peu mon troisième enfant, comme si on était toujours 4 : mes deux filles, la SEP et moi ! »
Point important dans la relation avec ses filles : Alizée accorde une place importante à la communication. « Quand je me suis sentie prête, je leur ai expliqué avec des mots adaptés, que j’étais malade : elles ont compris que j’avais un bobo qui parfois me fatigue ou me met au ralenti. Dès qu’elles ont une question sur mon état du jour (troubles de la mémoire, troubles sensitifs et/ou moteurs), elles osent me la poser. Ça m’évite de porter un masque ou de devoir cacher mes ressentis. »
Oser se faire aider !
Au quotidien, Alizée n’hésite pas à solliciter l’aide de ses proches « mon ancien conjoint donc, mais aussi mes parents qui sont là pour garder les filles quand je suis vraiment fatiguée. Au début ce n’était pas évident mais aujourd’hui j’ose ! Je priorise le repos dès que c’est nécessaire, pour être en forme quand les filles reviennent plutôt que de m’épuiser à vouloir les garder tout le temps ».
Un autre ingrédient pour prendre soin de soi et de ses filles ? Faire du sport**, une précieuse ressource dans l’équilibre physique et psychologique3 qui peut même faire partie des protocoles de soins4. « Quand je me sens fatiguée mais que je sens que je peux trouver de l’énergie, je me booste pour aller courir ! ». Objectif : évacuer la fatigue de la SEP et « me procurer une bonne fatigue qui va rendre mon sommeil plus récupérateur ». Et les filles en profitent aussi : « après chaque séance, je sors apaisée, dans le mental comme dans le corps, je sens que ça joue sur mon humeur, ma disponibilité avec mes enfants. » Et Alizée, qui ne pratiquait pourtant aucune activité physique avant d’apprendre son diagnostic de SEP, ne fait pas les choses à moitié. « J’ai récemment participé à deux trails en Martinique, ça m’a motivée et les filles ont participé en racontant à l’école cette aventure qu’elles ont perçu comme un exploit d’une maman super-héroïne ! »
Enfin, Alizée se rend ponctuellement chez un psychologue « pour vider mes valises auprès d’une oreille neutre, m’alléger de ce qui peut prendre de la place dans le cerveau, et revenir à la maison l’esprit plus libre ! »
A noter : ce témoignage est celui d’Alizée ! Chaque relation parent-enfant étant singulière, vous avez vos propres ressentis, besoins et astuces en éduquant vos petits et grands tout en gérant la SEP au quotidien. N’hésitez pas à demander conseil auprès de votre neurologue, votre médecin traitant ou encore votre pédiatre ou votre psychologue si vous avez besoin de vous faire épauler.
*la RQTH permet notamment de bénéficier de mesures d’aménagement des conditions de travail (horaires, adaptation du poste, acquisition d’aides matérielles et techniques…)
**pratiquée régulièrement en fonction du degré de fatigue et d’évolution de la maladie, l’activité physique adaptée peut diminuer la fatigue, les phases dépressives, participer à la régulation des émotions et des troubles cognitifs auprès des patients atteints d’une SEP4
Sources :
- Interview d’Alizée, patiente atteinte d’une sclérose en plaques, le 22 juin 2022
[1] Arsep Fondation. Symptômes et poussées. Consulté en juin 2022. Disponible : https://www.arsep.org/fr/170-symptomes%20et%20pouss%C3%A9e.html
[2] www.monparcourshandicap.gouv.fr. La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Consulté en juin 2022. Disponible : https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/aides/la-reconnaissance-de-la-qualite-de-travailleur-handicape-rqth#a‑quoi-correspond-la-rqth
[3] scleroseenplaques.ca. Exercice et activité physique. Consulté en juin 2022. Disponible : https://scleroseenplaques.ca/sujets-dactualite/exercice-et-activite-physique
[4] Rietberg, D. Brooks, B. M. Uitdehaag et G. Kwakkel et al. Exercise therapy for multiple sclerosis, Cochrane Database Syst Rev , 2005(1):CD003980. DOI: 10.1002/14651858.CD003980.pub2
M‑FR-00007010–2.0 — Établi en septembre 2024
qu'en pensez vous ?
Evelyne
27/09/2024Bonjour,
J'ai 54 ans, une sep déclarée depuis 3 ans mais en réalité elle est présente depuis au moins 10 ans. Je ne vous cache pas les séquelles qu'elle m'engendre. Comme mes 3 enfants aujourd'hui âgés de 36, 30 et 20 ans m'ont toujours vu avec des douleurs de dos, de fatigue, et de difficultés à marcher ça n'a pas été compliqué de leurs expliquer la maladie et de mettre enfin des mots à mes souffrances. Je continue à travailler avec aménagements de poste et horaires de travail (RQTH) j'occupe un poste de secrétaire de direction dans une collectivité. L'avantage pour moi, c'est que je n'ai plus d'enfants à la maison et que lorsque je rentre du travail je peux prendre du temps pour me reposer.